"Sobremesa" par Jack Beng-Thi
Dans le cadre du Festival du film qui se tient en ce moment au Port, l'artiste plasticien Jack Beng-Thi présente « Sobremesa », un ensemble de photos et créations, réalisées lors de ses séjours sur l'île de Cuba, entre 1994 et 2000.
Là-bas, au gré de ses rencontres, de ses découvertes, a surgi pour Jack Beng-Thi, le Sobremesa, « le moment où les écrivains, les artistes, les philosophes aussi bien que monsieur-tout-le-monde, mettent tout sur la table pour refaire sinon le monde du moins leur société », explique-t-il. « J’ai pris l’habitude de déambuler dans cet univers aussi bien à La Havane qu’à la campagne avec un appareil photo de fortune à portée de main engrangeant des souvenirs, des émotions, quelques images de paysages mais surtout la vie des gens. Et j’ai ressenti sous le masque dynamique beaucoup de tristesse et de lassitude, après 47 années d’embargo laissant l’impression que les Cubains ne peuvent plus inventer depuis qu’on leur a retiré la révolution”, raconte le plasticien.
Aussi découvre-t-on au fil de l'exposition, plusieurs facettes de la société cubaine : « balseros », ces hommes qui tentent la traversée vers les Etats-Unis en se jetant à la mer, les « cabildos », réunions secrètes ou encore la réalité des prisons cubaines.
Jack Ben-Thi expose également deux oeuvres dans le Magasin du Dock 2 au Port Ouest, et notamment la grande roue, symbole qui parle de l’océan.
“La reconstruction du corps et sa réhabilitation sont une exigence de la conscience et de son devoir de mémoire. Je suis l’avatar de toutes mes tares, les forces du dedans des esprits malbars, bantou, mochuimau ou swahili, des esprits makoala, malgaches. Je modèle les corps et leur redonne la verticalité d’origine. L’authentique terre glaise, les fibres végétales, le bois conditionnent le sens et donnent de l’épaisseur non seulement physique mais mentale”, aécrit l’artiste sur les murs de sa “Sobremesa”.
Pratique : “Sobremesa” de Jack Beng-Thi à voir jusqu’à la fin du mois de décembre, au Port Ouest Dock 2.